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Assocesnam
18 octobre 2011

Indignez-vous pour la Paix au Proche-Orient

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Parlant de son pays, la Palestine, Leila Shahid est virulente :  « Connaissez-vous un seul autre pays qui aurait subi à ce jour 44 années d’occupation sans que le monde entier n’exprime suffisamment d’indignation pour que cela cesse ? » Or, il y a trente ans au moins que l’Europe, par la voie de ses représentants réunis à Venise, a reconnu le droit de la Palestine à l’auto-détermination. Depuis lors toutefois, peu de choses ont évolué dans le bon sens. « Il faut dès lors avancer et dénoncer la complicité de ceux qui ne disent rien quand les droits fondamentaux sont bafoués ». 

IMG619C’est ce 17 octobre 2011 que la nouvelle plate-forme namuroise belgo-palestinienne  avait donné rendez-vous à tout ce que Namur compte d’indignés pour la Paix en Palestine. Une plate-forme réunie à l’initiative de la FGTB et comprenant des représentants du CAL (centre d’action laïque), le CAI (centre d’action interculturelle), du PTB (parti du travail de Belgique), de Hope, de Solidaris, de la Ligue des Familles, d'Oxfam et du MOC (Mouvement ouvrier chrétien). Une plate-forme qui garantira à l’avenir une meilleure coordination sur Namur des actions à mener en faveur d’une reconnaissance de l’état palestinien et d’un soutien à son redéploiement.

 Deux personnalités de renom avaient été invitées pour faire le point sur cette inextricable situation au Proche-Orient : Leila Shahid, socio-anthropologue, déléguée officielle de la Palestine auprès de  l’Europe, de la Belgique et du Luxembourg, et Pierre Galand ancien sénateur socialiste de 2003 à 2007, président de l’Association belgo-palestinienne, et coordinateur au Tribunal Russel-Sartres des questions palestiniennes.

 C’est ce dernier qui a entamé la soirée, rendant d’abord hommage au travail réalisé par Pol Charles, absent pour raison de santé, mais que tous identifient dans l’assemblée, pour sa mobilisation de terrain dans toutes les causes liées à la coopération au développement. Il lui revenait ensuite de préciser la mission du Tribunal Russel-Sartres (un tribunal d’opinion du nom de cette fondation qui le finance et qui s’attache aux personnalités de Bertrand Russel et Jean-Paul Sartres).

IMG630Pierre Galand a répertorié les 4 sessions qui jalonneront l’ensemble du travail de ce tribunal d’opinion visant à réclamer une situation juste pour la Palestine. Une première session tenue à Barcelone, d’abord, qui évoquait les manquements des pays européens vis-à-vis de leur promesse de soutien à l’Etat palestinien. But avoué de ce premier rendez-vous : donner aux gens les moyens de se mobiliser car les institutions en place, elles, ont plutôt fait preuve d’hypocrisie : accompagner les palestiniens dans des processus démocratiques d’élections, … avant de reprendre sa parole sous prétexte qu’il est inconcevable de reconnaître un état si le Hamas est toujours actif.

Une seconde session ensuite, à Londres, où l’on s’est penché sur la complicité hypocrite des entreprises européennes dans le conflit préjudiciable aux palestiniens. Il faut tout de même rappeler qu’Israël est un des principaux partenaires économiques de l’Europe !

La troisième session et la suivante sont encore à venir. La troisième prochainement donc, en Afrique du Sud, à Capetown, pour étudier l’opportunité d’appliquer le concept d’apartheid à la situation Israélo-palestinienne… non pour jouer sur les mots ou accuser Israël de façon un peu stéréotypée… mais bien pour militer alors plus efficacement à la défense des droits des gens… de tous les gens, au Proche-Orient et ailleurs.

La quatrième session se tiendra plus tard à Londres et évoquera les manquements des USA dans la question palestinienne… un parcours analytique qui permettra alors de relancer une interpellation vers les instances internationales : ONU, Cour internationale de justice…

Leila Shahid a aussi son franc-parler. Tout habitée encore des accents d’une émission enregistrée l’après-midi même dans les studios de Canal C, la télé locale, elle dit d’abord tout le plaisir qu’elle a de s’exprimer pour la première fois (certes de façon non encore officielle) dans la Capitale de la Wallonie.

Son message est clair et direct : « Nous nous sous-estimons  sur nos capacités de révolution. Beaucoup de choses sont possibles par la mobilisation citoyenne ». Et de prendre en exemples les révolutions récentes du monde arabe : Tunisie, Egypte, Libye et Syrie. Selon elle, « quelque chose a changé au niveau historique ». Et elle cite pour qu’on identifie bien le long fil rouge de l’indignation citoyenne : « l’Algérie, le Vietnam, l’Afrique du Sud, le Cambodge… un même combat pour la justice, un droit humain universel. La paix est une conséquence de la mobilisation massive des citoyens ». Et elle dénonce aussi : « Il faut mettre fin à cette tromperie (celle du pouvoir israélien en place, l’actuel étant sans doute le pire) mais aussi à la complicité des autres états qui ne font pas pression suffisamment pour que cette situation cesse ! ».

IMG622Présent dans la salle, Jean-Marc Delizée, secrétaire d’état, intervient aussi pour évoquer trois pistes d’action possibles. Il insiste d’abord sur les missions civiles, celles que des citoyens de la base entreprennent quand ils se rendent dans les territoires occupés. Et l’on peut penser ici à Hope et au travail qu’il réalise dans le monde universitaire à Jenine, notamment. On ne revient pas de là sans avoir envie de témoigner… et c’est une première mobilisation essentielle, celle qui se nourrit de l’information directe. Les communes ensuite, qui peuvent coopérer avec des acteurs au Proche-Orient. Et de citer un projet de la commune de Viroinval où un partenariat a été établi autour d’un projet d’Espace publique numérique. Enfin, les institutions politiques… Mais force est de constater que l’absence de gouvernement plombe un peu cette troisième voie de mobilisation, en Belgique, à tout le moins !

IMG628Le questions-réponses a aussi été l'occasion de diverses interventions de l'assemblée. On notera aussi la présence ce soir-là de Mme Mostaham Salameh, une jeune palestinienne de Jenin (actions éducatives et  sociales dans le camp de réfugiés) qui a aussi rappelé la terrible souffrance de son peuple et dit combien les projets partenaires avec les communautés locales ont grande importance pour déclencher la mobilisation internationale.

Clôturant les débats officiels avant le verre de l’amitié offert au foyer, André Chapotte (CAI) et Jacques Michiels (FGTB) ont déjà pu annoncer la prochaine action de la nouvelle plate-forme namuroise belgo-palestinienne, le 25 novembre intitulée « Palestine au féminin », une mobilisation que chaque partenaire mettra en œuvre vis-à-vis de son public-cible.

Une invitation à rester donc attentifs aux canaux de communication des partenaires présents.

Michel Berhin pour Hope - Espoir - Hoop

 

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